Enseigner l'oral qui structure la pensée

Quelles situations d’apprentissages favorisent l’acquisition du langage oral ? Quels gestes professionnels l’enseignant doit-il mettre en œuvre pour laisser aux enfants le temps d’enrichir leur parole et pour rendre cet apprentissage suffisamment explicite pour que les élèves puissent prendre conscience des modes d’élaboration du langage oral et des formes linguistiques adéquates à l’expression de la pensée ? Comment enseigner l’oral pour permettre à l’enfant, dès le plus jeune âge, de construire sa pensée ? Questions incontournables lorsque l’on dépasse la question du « faut-il enseigner l’oral » pour s’intéresser à celle de la relation entre enseignement de l’oral et construction du sujet-pensant. Mais si les articles de ce dossier répondent évidemment à ces questions ils ne s’y bornent pas. En effet en rester là, c’est limiter la portée de l’importance, dans un pays de plus en plus élitiste et formaté socialement, de la maîtrise du langage. Les auteurs et autrices de ce dossier abordent également la question des inégalités car, en France, l’oral est un marqueur social source de discrimination et d’exclusion. Sa maîtrise joue un rôle majeur dans la longévité et l’aboutissement du parcours scolaire d’un élève. Comment parvenir à réduire les écarts de niveau de maîtrise de la langue orale ? Est-ce seulement possible ? Sans nier les difficultés de cet enseignement, les contributeurs de ce dossier, qu’ils soient chercheurs, formateurs ou praticiens, semblent le penser. Mais à quelles conditions ? Les réponses dans ce dossier.

Marie-France Rachédi

rédactrice en cheffe